Ce fut une victoire pyrrhique ce matin,
après 60 heures de disette, après
précédemment 5 jours d'ignoble rébellion
intérieure exprimée sporadique et bruyante
comme la trompette des damnés :
je veux bien sûr parler de ma digestion,
en cette saison moite et virale et vomitive.
Je n'aurais pas dû traîner à l'aéroport,
impudemment partageant au McDo
la destinée gastrique des voyageurs,
car j'en ai rapporté d'infimes passagers
qui parvenus chez moi provoquèrent
de moins glorieux envols, de moins gracieux oublis
temporaires de mon quotidien,
de moins photogéniques souvenirs
et donc, ce matin, recouvrant la santé
à un degré pathologique, en vertu
d'un effort douloureux mais constant, avec
un soulagement mêlé de peine et d'effroi,
l'excrétion d'un sceptre de bronze.