Ce serait comme une guérison :
arrêter d'espérer du nouveau.

Il est peut-être vrai qu'elle tourne
sur son axe et autour d'une étoile,
mais tous les matins ma tartine tombe
vers le bas, où que je sois dans l'espace.

À quoi me sert d'en savoir plus ?
À mettre en jeu chaque fois que j'évoque
à autrui nos trajectoires élancées,
dont la beauté m'enchante et où je crois
parfois lire un message codé indiquant
la direction des prochaines fleurs à miel,
ma raison et la possibilité
qu'autrui réponde ?

Il n'est peut-être vrai que ce qu'on
constate constamment, l'autre
ordre de l'univers ne servant que d'image
moins divertissante que Netflix,
moins utile qu'une chatouille,
moins percutante qu'un cure-dent
et moins facile à insérer
dans l'œillet sombre et violet de nos rêves.

Une guérison tardive et insignifiante :
ce serait arrêter d'espérer,
ô vache sacrée,
une réconciliation des contraires.

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