Cet exemplaire du Rubaiyat
découvert au fond d'une armoire
poussiéreuse au point d'attraper mal,
il en manque déjà le début,
mais plus j'en tournerais les pages
et plus il se déliterait pour de bon.

Alors, malgré tout l'exotisme
d'avoir trouvé au Pendjab
un livre imprimé à Bombay
au temps de l'Union Soviétique
(comme la pub pour Gorki
en dernière page le suggère)
d'un poète seldjoukide persanophone
(en poésie, arabophone en maths)
traduit et illustré par des Anglais,

je crains qu'il ne lui reste pour destin
que celui d'atteindre ma poubelle.

Partager ce texte