Si l'on mesure le temps par la répétition
si possible régulière d'un évènement ponctuel,
en quoi la radiation d'un atome de césium
(puisque c'est désormais de cela qu'il s'agit)
est-elle plus pertinente pour moi
que le rythme des vagues ou ma respiration ?
Même diviser la journée en vingt-quatre
fois soixante fois soixante,
cela relève d'une manière de compter
avec le pouce sur les phalanges de la même main
(cela fait douze, trois par doigt)
et de répéter cela jusqu'à cinq fois
(les doigts de l'autre main) qui fois douze font soixante.
(J'avais lu ça dans un livre, mais ma femme
qui est Indienne a trouvé ça normal.)
C'est pratique, certes, car douze
se divise par trois quatre et six
comme le confirmera Victor Hugo
(puisque c'est désormais de cela qu'il s'agit),
mais enfin, je peux tout aussi bien
fonder mon expérience du temps
sur chaque perception que j'ai, sensorielle et mentale,
et en me concentrant un peu, j'en perçois plus
(que quand je pense ou que j'attends un mail)
et le temps ralentit
(c'est aussi comme cela que fonctionne la lecture)
et je vis plus longtemps.