Cet être joueur qui déclame
les tirades de drames qu’il invente
en jouant tous les rôles seul
dans un désert parce qu’il pense,
non pas que le soleil en projetant son ombre
sur le sable y laissera des traces à la longue,
mais qu’à cet instant même d’autres gens
qui agissent dans le monde des vivants
ont besoin de cette référence, même s’ils
l’ignorent et que rien ne prouve
qu’il existe la moindre relation
entre les deux, cet être-là
qui est fou et prophète et mort de soif
depuis longtemps, est-il bon de l’imaginer
au lieu de regarder à la télé
des histoires du même ordre,
faites avec des mots elles aussi
et dont les acteurs survivent à leur personnage
plutôt que l’inverse ?