J'ai publié un nouveau livre
hier, qui s'appelle Max Tremor
et contient des textes en lien
avec la religion : réécriture,
en mieux, du début
de la Genèse et des Évangiles ;
relation de l'art au spirituel,
du poème à la prière ;
et transfert de l'idéal christique
vers des figures rimbaldiennes
se dédoublant jusqu'à disparaître.
Écrits entre 2005 et 2011,
refusés par à peu près autant
d'éditeurs, ces textes persistaient
à former un tout contondant,
peut-être pas inutile, mais certainement
éloigné de mon style et de mes intérêts
présents. Ayant bien fait mon travail
d'éditeur en les corrigeant (ce qui
n'est pas facile lorsqu'il faut
confirmer une forme qu'on ne ressent plus,
mais dont l'on se souvient qu'elle avait,
et l'on juge qu'elle peut encore avoir,
à condition d'être de nous distincte,
sens et cohérence propres), je suis
(sans doute pour cette même raison)
fort en peine depuis d'écrire
encore des poèmes nouveaux.
Par crainte d'éprouver encore, dans dix ans,
et mon détachement et le désintérêt
des éditeurs ? Ou par flair,
jusqu'ici insoupçonné, commercial augmentant
malgré moi la rareté de mes écrits d'antan
et de ce fait leur valeur de marché ?
