Je dois avouer que j'hésite
à continuer dans le grand flot
à déposer mes coques de noix.
Malgré la mie de pain et l'allumette
à laquelle j'affixe une voile en papier,
je crains qu'elles ne sombrent tôt
trop pour que quiconque les voie.
Alors, continuer d'incruster de diamants
l'orée de leur corolle froissée ?
Quand je pourrais m'en servir pour couper,
avec un peu d'effort, la chaîne qui sur cette île
déserte me retient (et brillante, certes).
15/9/22 Contrepied
Ce matin, mon caca était si beau
que je l'ai pris en photo
sur mon téléphone portable.
Celui-ci est synchronisé
avec un serveur en Allemagne
qui envoie des copies sur tous
mes appareils connectés :
imaginer ainsi mon caca se multiplier
en image et traverser l'Europe,
ça m'a réconcilié avec l'http.
Et puis penser à m'en servir ensuite
pour illustrer mon prochain poème...