Que la découverte d'un nouveau génocide,
rien de mieux pour occuper son week-end :
on se repenche sur la définition, ambiguë
en ce qu'on ne sait plus si l'intention
d'exterminer entièrement un peuple
est nécessaire, ou si son massacre
systématique suffit ; pour ma part,
je tends à penser que la vraie beauté
du génocide réside en son idéalisme
de vouloir véritablement changer le monde
en supprimant tout un pan de l'humanité
qu'on a identifié comme posant un problème
– mais je ne veux pas non plus léser
les auteurs d'une jolie tuerie
en leur en refusant l'étiquette,
dès lors qu'ils ont fait l'effort
de cibler les membres d'une communauté
sur la seule base de leur identité ;
et le plus grave dans tout ça,
car il faut avoir le sens des priorités,
c'est cette extrême faute de goût
qu'on doit à un avocat polonais :
associer une racine grecque (géno-)
à un suffixe latin (-cide), non, je…
Les mots me manquent sous mes larmes.