Le truc marrant, avec l'orgueil ou l'ego
— quel que soit le nom qu'on lui donne,
ce désir de gagner et de se distinguer —,
c'est que plus on insiste pour être roi,
plus on est défini par ses sujets ;
plus on s'affirme en tant qu'individu,
plus on y sacrifie sa singularité ;
et, somme toute, celui qui dit « moi je »
de tous est le plus dépendant des autres.

Même quand on s'impose,
c'est en des termes acceptables
ou, au minimum, compréhensibles.
On n'a pas le choix de son langage
ni de sa destinée, quand on veut être unique
et que ça se sache. Savoir exister seul,
moralement, émotionnellement, j'aimerais
vous dire que c'est plus difficile.

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